MILITAIRES RADIES : où sont passés les 20 millions de FCFA du député Abdoulaye Mossé ?

Cela fait quelque jours que cette question des 20 millions de FCFA défraie l’actualité dans la presse au Burkina Faso. En effet, les militaires radiés depuis 2011 ont pris cette somme pour résoudre leurs problèmes personnels, le temps que le décret de leur réintégration soit effectif. Depuis que le député Abdoulaye Mossé leur soit venu en aide, le groupe est divisé car certains disent ne pas reçu leur part. Ceci est une interview réalisé par Minute.bf auprès de Issouf Traoré un des militaires radiés,   dont nous vous proposons l’intégralité.

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Minute.bf : comment se porte votre mouvement qui s’investit dans la lutte pour la réhabilitation de ces militaires ?

Issouf Traoré : cela fait un bout de temps qu’on lutte pour notre intégration à la Fonction publique. Le HCRUN nous avait fait des propositions. On était vraiment content. Les propositions venaient du fond du cœur. On avait applaudi. Mais cela fait 6 mois qu’il n’y a pas de suite. On s’est rendu compte qu’il y a une histoire d’argent qui nous divisait. Voilà pourquoi le décret pour l’application des propositions du HCRUN n’a pas été signé.

Qu’est-ce-que cette histoire d’argent ?

Le député Abdoulaye Mossé a croisé quelques-uns de nos éléments, précisément le porte-parole. Il les a croisés à une heure tardive, à 23h, à la ZAD, courant mars 2017, pour leur remettre une somme de 18 millions 500 mille F CFA. C’était un vendredi. Ensuite il leur a fait une décharge de 1 millions 500 mille le lundi qui suivait. La somme totale s’élève à 20 millions de F CFA. Ces éléments se sont partagé l’argent entre eux. Chacun a pris 500 000 F CFA et le porte-parole a amené le reste à la maison. C’est maintenant qu’on vient d’apprendre qu’il y a une somme d’argent qui a été remise depuis l’année passée. Le Bureau n’avait pas fait de compte rendu. On a compris que comme Abdoulaye Mossé était du MPP, il a donné l’argent au porte-parole pour que la lutte ne puisse pas avancer. On a compris qu’on nus flatte. Nous luttons pour obtenir des résultats et des gens se permettent de donner de l’argent pour que la lutte n’aboutisse pas. C’est pourquoi nous manifestons.

 

Avant ces manifestations, on se rappelle que vous avez également été reçus par le Médiateur du Faso, Saran Sérémé. Qu’est-ce-qui n’a pas marché ?

15 éléments sont allés chez le Médiateur du Faso pour essayer de comprendre comment le dossier avance. Saran Sérémé les a reçus et leur a fait savoir que le dossier est sur la bonne voie. Après leur départ, le Médiateur du Faso, leur a donné un million de F CFA pour qu’il puisse boire de l’eau. Je félicite l’acte du Médiateur du Faso, parce qu’il a pensé à notre souffrance. En temps normal, le bureau devrait faire un compte rendu. On sait qu’on ne peut pas se partager cet argent, mais on pouvait le mettre dans la caisse pour nos activités. Mais les 15 personnes se sont permis de partager l’argent entre eux, tout en sachant que cela est en train de nous diviser.

Mais, comment expliquer l’évolution rapide du mouvement où vous êtes allés vers la présidence. Quel message avez-vous voulu faire passer ?

Nos éléments ont voulu se cantonner là-bas pour qu’on puisse être écouté. Je félicite le Colonel Paré (Ndlr ; chef d’Etat-major particulier de la présidence du Faso) de ce qu’il a fait parce qu’on a eu gain de cause. Le Colonel est venu nous croiser pour nous faire comprendre qu’il comprend notre lutte mais qu’on est dans une zone rouge. Que c’est très dangereux. En tant que responsable de la sécurité de la présidence, il a tous ses droits de venir nous faire la part des choses. Il nous a dit de partir et de désigner deux personnes qui vont revenir le lendemain le croiser pour qu’ils discutent. Il y a des gens qui ont compris le message et qui ont commencé à démarrer. Il y a d’autres qui ont trainé le pas et c’est dans cela que la gendarmerie est venue les arrêter.

Quel est le nombre exact des interpellés ?

Entre 15 à 30.

Quelle suite entendez-vous donner à votre mouvement ?

Nous demandons qu’on libère nos éléments. La suite du mouvement est de toujours demander aux autorités du pays d’essayer de voir notre cas. On lutte contre la corruption dans le pays mais on sent que la corruption ne peut pas finir. Nous, on ne veut pas être corrompus. Nous cherchons quelque chose à faire. Qu’elles sachent que nous ne sommes pas contre elles. On n’est contre personne. Seulement on veut quelque chose à faire ; se lever le matin, aller travailler et revenir à la maison le soir comme les autres est tout ce que nous voulons.

Comment votre lutte peut-elle aboutir si on sait qu’entre vous le courant ne passe plus bien comme il se doit ?

Il y a un nouveau bureau qui a été constitué. Mais actuellement comme nos éléments sont détenus, on va publier le nouveau bureau après leur libération. Puis on continuera la lutte. Nous ne sommes pas des ennemis de la Nation. Toutes les portes nous ont été fermées. Nous prions les autorités qu’elles soulagent nos souffrances. Nous nous demandons même si nous sommes des Burkinabè.

Interview exclusive Minute.bf

 

 

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