Marche à Yako pour exiger le jugement du Général Gilbert Diendéré

« Juger ou libérer Diendéré ! Justice équitable pour le Général Gilbert Diendéré ! Mon Général, tout le Passoré vous soutient ! » ce sont autant de slogan qu’on pouvais lire sur les pancartes ce samedi à Yako.

En effet les fils et filles du Passoré à travers une marche-meeting ont demander l’accélération d’un jugement équitable au profit du Général Gilbert Diendéré, arrêté depuis le 30 octobre 2015 suite au coup d’Etat manqué.

Venus des 9 communes que compte la province du Passoré, les populations de la localité ont arpenté les artères de la ville pour exiger un procès équitable et diligent pour leur fils, frère et père, le Général Gilbert Diendéré.

A cet effet, ils ont marché environ 45mn, du CMA de la ville, en empruntant la « rue de l’hôpital » et ce, jusqu’au Haut-commissariat du Passoré, où les attendaient une sécurité impressionnante, les autorités communales ainsi que le représentant du Haut-commissaire du Passoré, Karidiata Kaboré, par ailleurs préfet du département de Yako pour transmettre ledit message.

« Nous estimons que la démarche du pouvoir politique ainsi que le pouvoir judiciaire actuel n’est pas du tout équitable dans le procès du putsch manqué.

La preuve en est qu’il y a des hauts gradés de l’armée et certains civils en passant par le général Yacouba Isaac Zida que le Général Diendéré a cité lors de la confirmation des charges contre lui.

Ces derniers doivent être rapatriés si nous voulons réellement une équité dans le procès de ce coup d’Etat manqué. Donc nous, nous estimons que c’est une manière de saper la justice », a martélé Sidnoma Franck Sankara.

Le préfet du département de Yako, Mme Kaboré, représentant le Haut-commissaire du Passoré a rassuré les marcheurs de sa promptitude à transmettre le message de toute la province à qui de droit.

Burkina: le Général Gilbert Diendéré sort de son silence depuis la MACA

L’ancien chef d’état-major particulier de l’ancien président Blaise Compaoré s’est exprimé dans les colonnes de Jeune Afrique.

A propos du coup d’Etat

« Je n’étais au courant de rien. Ce sont des sous-officiers [dont il refuse de donner l’identité] qui étaient à la manœuvre. Peu après, des hommes sont venus chez moi pour m’informer de la situation.» Comme aucun offi­cier des autres corps de l’armée n’acceptait endosser la respon­sabilité du coup de force, il décide d’assumer en prenant la tête de ce mouvement. Car « j’étais un des seuls à pouvoir le faire. Je l’ai fait dans un esprit d’apai­sement, pour essayer d’aboutir à une solution consensuelle.» Aussi pour aboutir à l’organisa­tion d’élections « véritablement démocratiques et ouvertes à tous». Pour lui, il fallait le faire « pour le bien du pays ».

Blaise Compaoré, Guillaume Soro, Djibril Bassolé et le coup d’Etat

” Beaucoup pensent à un geste télécommandé par Blaise Compaoré depuis Abidjan, où il est exilé. « C’est totalement faux, rétorque son fidèle bras droit. Il ne m’a appelé qu’une fois, dans les premières heures, pour savoir ce qui se passait au pays. » Il admet aussi avoir reçu un autre appel de Côte d’ivoire, celui de Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, accusé d’avoir soutenu les putschistes. Pour lui proposer son aide? « Non. Comme Blaise, il cherchait juste à s’informer de la situation.» Quant à Djibrill Bassolé, l’ex-chef de la diplomatie de Compaoré, également inculpé dans cette affaire, il certifie ne l’avoir vu qu’une seule fois pendant ces évé­nements. Bassolé, assure-t-il, lui a simplement proposé «de demander au Niger de jouer les médiateurs». ”

Diendéré accuse Yacouba Isaac Zida d’être responsable de la dégradation de la situation qui aurait occasionné le coup d’Etat

« Il voulait se débarrasser de tous les officiers qui étaient plus gradés que lui. Mais la troupe n’a pas accepté. Zida s’est alors mis en tête de démanteler le régiment. »

Selon lui, l’ex-Premier ministre a « tout fait » pour se maintenir le plus longtemps pos­sible au pouvoir. « Il cherchait un moyen de repousser les élections.

Il a provoqué le RSP à dessein, au fil des mois, pour le mener à la faute et provo­quer un désordre qui lui serait favorable. » S’il voulait rester au sommet de l’État, c’était « pour conti­nuer à s’enrichir illé­galement».

Devant témoins (il cite les ambassadeurs de France et des États­ Unis de l’époque), Gilbert Dienderé affirme avoir alerté Michel Kafando à plusieurs reprises au sujet des « magouilles » de Zida. «L’histoire me donne aujourd’hui rai­son. Personne ne m’a écouté et Zida a fui le pays à cause de toutes ces affaires.»

Sur l’assassinat de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987

« Je n’étais pas au courant d’une quelconque opération contre Sankara. J’ai été informé après les événements, comme Blaise, qui était malade, chez lui, quand cela est arrivé.» Foi du Général, « aucun ordre» n’a été donné à Hyacinthe Kafando (meneur du commando qui a tué Sankara) qui, de ses dires, jouissait d’une certaine autonomie.

Ses procès dans ces deux affaires, celui qui séjourne depuis septembre 2015 à la Maison d’arrêt et de correction des armées, aurait affirmé les attendre pour « s’expliquer et dire la vérité ».

S’exprimant sur une question d’actualité, notamment l’insécurité grandissante au Burkina, le général aurait estimé que les responsables de la dissolution du RSP présentée comme l’unité la mieux équipée et la mieux formée de l’armée ont « cassé un maillon essentiel [du) système sécuritaire » et que la situation ne serait « peut-être pas la même » si l’ex-garde présidentielle était toujours sur pied.

Avec JA

Putsch de septembre 2015: “le dossier avance bien ” Réné Bagoro

Le dossier judiciaire concernant le coup d’Etat manqué de mi-septembre 2015 au Burkina Faso, avance très bien et le procès  pourrait débuter avant la fin de l’année en cours, a déclaré le ministre burkinabè en charge de la Justice, René Bagoro, à l’occasion de la commémoration du 2e anniversaire dudit putsch.

Le ministre Bagoro qui s’exprimait samedi, en marge de la cérémonie de dépôt de gerbes de fleur sur la tombe des martyrs, s’est incliné sur  la mémoire des victimes et a souhaité prompt rétablissement aux blessés.
«Au niveau de la justice, le dossier avance très bien et ça,ce n’est pas pour répéter la rengaine qu’on a l’habitude de nous reprocher», a indiqué le ministre.
Il a rappelé que l’actualité à ce sujet est illustrative puisque «rien que hier (vendredi 15 septembre 2017, Ndlr), il y a eu l’audience pour la confirmation des charges».
Et d’expliquer que l’instruction a terminé son travail et le dossier a été renvoyé à la chambre de contrôle pour vérifier et prendre maintenant la décision finale qui va permettre de programmer l’audience.
«Ce que l’on peut affirmer, c’est que l’instruction est terminée », a confié René Bagoro, avant d’ajouter «Bien sûr, les avocats font des appels qui peuvent trainer le dossier».
«Sinon, si tout se déroule bien, le dossier pourrait être programmé d’ici à la fin de l’année», a-t-il conclu.
Le gouvernement du Burkina Faso pour marquer le deuxième anniversaire de la résistance au coup d’Etat, a décidé d’organiser une série  d’activités dont le nettoyage des tombes des victimes du putsch et des offices religieux organisés du vendredi 15 au dimanche 17 septembre.
 Il y a eu les dépôts de gerbes de fleur, ce samedi 16 septembre, dans les cimetières du pays où sont inhumés les martyrs. A Ouagadougou, la cérémonie a eu lieu au cimetière municipal de Gounghin.
A cela s’ajoute une conférence publique sur «la résistance au coup d’Etat» organisée, en collaboration avec des Organisations de la société civile (OSC), le samedi 16 septembre, à Ouagadougou.
La commémoration du 2e anniversaire du coup d’Etat manqué intervient alors que des associations des parents de martyrs réclament justice pour leurs proches tués lors de ce coup d’Etat.
Le coup d’Etat manqué du 15 septembre 2015 avait été perpétré par le défunt Régiment de sécurité présidentielle (RSP), avec à sa tête le général Gilbert Diendéré, qui s’était proclamé président du Conseil national pour la démocratie (CND).
Le putsch avait occasionné une quinzaine de morts et fait plusieurs blessés. Dans le cadre des enquêtes, une centaine de personnes ont été interpellées dont la plupart bénéficie actuellement de la liberté provisoire.