Le procès du putsch manqué de septembre 2015 ne cesse de faire des révélations au peuple burkinabé chaque jour. Débuté dans son font depuis le 30 juin 2018, le procès suit son cour et les témoins sont toujours entendus, tour à tour à la barre.
Le « général a fait faire le coup d’État ». « Si je n’avais pas accepté, je ne serais peut-être pas là aujourd’hui à la barre ». C’est en ces termes que l’adjudant Jean Florent Nion a déclaré l’implication ou la responsabilité du général Gilbert Diendéré, dans le putsch qui a été mené contre le régime de la transition burkinabé, installé après le départ de l’ex-président Blaise Compaoré. Ledit putsch avait couté la vie à plusieurs burkinabé, enregistré des blessés et des dégâts matériels.
Gilbert Diendéré est aujourd’hui poursuivi aves 83 de ses amis pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coup et blessures sur 42 personnes, incitation de un ou plusieurs militaires à commettre des actes contraires à la discipline militaire.
L’adjudant Jean Florent Nion qui était à la barre ce mardi 03 juin 2018 a reconnu son implication dans le pusch : « Je reconnais partiellement les faits ». Dans ses explications, l’adjudant a annoncé que lors des évènements, il était de garde pendant 48H dans l’équipe du président de la transition à l’époque Michel Kafando. C’est ainsi que le major Eloi Badiel et le sergent-chef Roger Koussoubé lui font savoir que, sur instruction du général Gilbert Diendéré, ils devraient perpétrer un coup d’État ce jour-là.
Sa surprise fut grande et ce qui lui permet de contacter immédiatement le général par téléphone pour savoir d’avantage. Le général lui dit qu’il est à la maison et il s’y est rendu. « Quand je suis arrivé, j’ai exposé le problème. Je n’ai pas entendu une réponse contraire à celle des envoyés (…), ce n’est pas facile de dialoguer avec son chef, surtout qu’il y a des étoiles », a expliqué l’adjudant Jean Florent.
Après avoir observé des attroupements dans les alentours du camp, « Rambo » est arrivé avec un véhicule dans lequel il l’a fait embarquer, puis direction la présidence du Faso où se tenait le conseil des ministre. Une fois sur les lieu, et dans la salle, Rambo avait affirmé au président Kafando :« Nous sommes attaqués, on vous amène en lieu sûr. »
A la question de savoir pourquoi le commando n’a pas rejeté toute idée de participation à de tels projet, l’adjudant répond : « Si j’avais dit autre chose, ce n’est pas évident que je serais devant votre barre pour discuter (…) Même si tu n’es pas d’accord, ce n’est pas à tout moment qu’on peut refuser. Ce refus peut occasionner des conséquences très graves ; Je ne peux pas initier un coup d’État, j’ai petit galon [sic]. Je vais fuir si on me dit d’être président ».
Après ces déclarations soulignons que le parquet et la partie civile se sont réjouis : « C’est essentiellement ce qu’il a dit pendant les enquêtes », note le ministère public pour qui « c’est un homme qui a le sens de l’honneur, un vrai commando qui assume ses actes ».
Quant à Me Hervé Kam : « J’ai une admiration personnelle, une haute estime de votre personne »
« On ne m’a pas éduqué dans le mensonge, c’est ce que j’ai fait que j’ai dit », a répliqué l’adjudant Nion.
Après toute ses déclarations, force est de louer les courages de l’adjudant, cependant, il eut quand même des victimes. A cette inquiétude des avocats de la partie civile, l’adjudant Jean Florent Nion a décliné toute responsabilité en laissant entendre : « Je ne suis pas à l’origine de ces morts, je ne suis mêlé ni de près, ni de loin aux morts ».