Après une grande campagne auprès des populations pour le non du référendum du 17 mai dernier, la coalition d’opposition puisque c’est d’elle qu’il s’agit a déposé ce jeudi 24 mai 2018 un recours devant la Cour Constitutionnelle burundaise, en vue d’annuler les résultats dudit référendum.
« Nous venons de déposer notre plainte pour demander que les résultats du référendum du 17 mai 2018 soient annulés », a déclaré à la presse Pierre-Célestin Ndikumana, le président du groupe parlementaire Amizero.
En rappel, lors du référendum passé, les burundais avaient approuvé une réforme de la constitution avec 73,2%. Cela permet à l’actuel président Pierre Nkurunziza de rester au pouvoir jusqu’en 2034.
Avant l’annonce des résultats du référendum, Agathon Rwasa, ancien leader rebelle hutu dans la coalition Amizero y’Abarundi (Espoir des Burundais), avaient rejeté l’issue de la consultation. Car,
« Il y a eu beaucoup d’intimidations, des arrestations, des gens étaient empêchés de participer à nos meetings de campagne »,
‘’Ca a été catastrophique le jour du scrutin avec nos mandataires qui étaient empêchés d’entrer dans les bureaux de vote, d’autres ont été emprisonnés ou chassés des bureaux. Le vote n’était pas libre car des gens accompagnaient les votants dans les isoloirs’’ a expliqué M. Ndikumana jeudi. Amizero n’a pas oublié de souligner qu’il y a eu des ‘’bourrages d’urnes et de procès-verbaux trafiqués’’.
« Nous avons fait notre devoir, nous sommes optimistes par rapport aux éléments de preuve que nous avons fournis à la cour », a ajouté M. Ndikumana.
En rappel, le Burundi est plongé dans une crise politique depuis avril 2015, c’est-à dire, après l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat.
Ces violences ont fait au moins 1200 morts et 400 000 déplacés de avril 2015 à mai 2017 selon la Cours Pénale Internationale.