PROCES DU PUTSCH MANQUE : Le 16 septembre 2015, vers 10h00, le sergent-chef Koussoubé (Roger) m’a informé que le général (Diendéré) a instruit de procéder à l’arrestation des autorités de la transition», L’adjudant-chef major Éloi Badiel

Le procès du putsch manqué au Burkina Faso le 16 septembre 2018, continu ses épisode à Ouagadougou. Cette fois-ci, c’est à L’adjudant-chef major Éloi Badiel de passer à la barre pour expliquer son implication dans cette tentative de renversement du régime de transition démocratiquement installé, après les évènements des 30 et  31 octobre   2014.

 

Le nom de l’adjudant-chef major Éloi Badiel est revenu à plusieurs reprises dans la comparution des différents soldats qui se sont présenté à la barre comme celui-là qui aurait joué un rôle décisive dans les arrestations des différentes autorités de la transition.

 

L’adjudant-chef major Éloi Badiel est poursuit pour « attentat à la sûreté de l’État, meurtres et coups et blessures volontaires ». Au nombre de toutes ces accusations, l’adjudant n’a reconnu qu’une seule : attentat à la sûreté de l’État.

L’adjudant-chef major Éloi Badiel affirme son innocence en ces termes :

« “Le 16 septembre 2015, vers 10h00, le sergent-chef Koussoubé (Roger) m’a informé que le général (Diendéré) a instruit de procéder à l’arrestation des autorités de la transition”, a-t-il déclaré à la barre, précisant qu'”il s’agissait d’arrêter le chef de l’État, son Premier ministre et deux autres membres du gouvernement”, mais “pas d’un coup d’État”.

« “Je lui ai demandé si c’était vraiment exact, et évoqué les conséquences d’un tel ordre. Nous sommes allés à deux en discuter avec l’adjudant Nion Jean Florent qui s’est proposé d’entrer en contact avec le général Diendéré pour préciser l’information », a-t-il poursuivi.

Selon toujours l’adjudant-chef major Éloi Badiel, il n’a pas eu de contacts directe avec le général Diendéré :

L’adjudant Nion s’est « rendu au domicile du général, qui n’a pas donné une réponse contraire. Je n’ai pas eu de contact direct avec le général mais j’avais confiance en lui et en l’adjudant-chef Nion qui a vérifié les instructions auprès de lui”.

“C’est ainsi que j’ai appelé quelques éléments, dont Rambo (adjudant Moussa Nebié), qui connaissaient les lieux et qui ont le sang-froid, et c’est à partir de cet instant, vers 13h00, que tout a commencé. J’ai dirigé les opérations avec pour instruction +pas de coup de feu+” »

Selon Me Bali Baziemo, avocat de l’adjudant-chef major Éloi Badiel :

« “Mon client n’a fait qu’exécuter un ordre. Maintenant, il appartient à chacun d’apprécier cet ordre. C’est tout »

Selon le parquet, l’adjudant pouvait refuser de participer à une telle opération au moment qu’elle porte atteinte à la sureté de l’Etat. Pour le parquet toujours, « la notion d’ordre ne tient pas ».

 

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