BURKINA FASO : Grandes révélations au ministère de l’économie et des finances par les syndicats

«  Contrairement à ce que pensent les gens, nos mouvements de grève ne se limitent pas seulement au problème du fonds commun. La question est plus grande que cela, notre lutte est menée contre les reformes antisociales et les remises en cause des acquis des travailleurs »  selon le Secrétaire General du CS-MEF, Mathias Kadiogo Ce jeudi 07 juin 2018, le syndicat du ministère à encore animé une conférence de presse à Ouagadougou, en guise de réponse à la dernière sortie de leur ministre de tutelle lors de la conférence du gouvernement, pour donner leur version des choses.

La grève qui déchire les syndicats du ministère de l’économie et le gouvernement de Ouagadougou semble être un long épisode contrairement à ce que pense l’opinion publique.

 « Il faut savoir que s’il y a des gens qui ont intérêt à ce que les choses fonctionnent bien dans l’administration, c’est bien nous, parce que nous vivons de ce travail. Ce qui est différent du cas des ministres qui ont des postes nominatifs ; ils peuvent partir du jour au lendemain. Tout cela pour dire que notre lutte ne se limite pas à une question de fonds commun, elle est menée pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, qui est un droit », a déclaré Mathias Kadiogo.

Selon le syndicat, «  le gouvernement s’est engagé dans le mensonge, le dénigrement, la répression des travailleurs, et dans un dilatoire sans précédent. Sur les sept points de revendication, le gouvernement n’a apporté aucune réponse concrète. Et pourtant, il prétend avoir donné satisfaction à cinq points sans la moindre preuve »

Lors de ce point de presse, le syndicat n’a pas manqué de souligner que leur dernière rencontre  avec le gouvernement remonte depuis les 28,29 et 30 du mois de mars, à l’issue de laquelle le gouvernement leur avait promis revenir pour plus  échanges.

Pour le syndicat, la première responsable dudit ministère, Rosine Coulibaly,  a mis plutôt  en cause les acquis tels que, le check off,  l’occupation du bâtiment R+4, etc.   « Aujourd’hui, c’est elle qui prétend donner des leçons de bonne gouvernance aux financiers en se référant au président Thomas Sankara », a regretté la coordination syndicale. « Lorsque l’on a l’audace de citer les propos de cet illustre personnage, il faut avoir aussi le courage de les traduire en actes ».

Le syndicat n’a aucunement gardé sa langue quant aux avantages de madame la ministre. Selon la  CS-MEF, la ministre Rosine Coulibaly coûte au budget burkinabé plus de 125 millions de FCFA par an « un salaire annuel de plus 102 millions de F CFA soit 8 millions par mois, représentant ainsi la rémunération annuelle de huit ministres ordinaires ou d’une trentaine de cadres à l’administration publique, et un fonds commun annuel de 23 millions, sans compter les multiples frais de missions, d’ateliers, de représentation dans les établissements publics, les sociétés d’Etat, etc. »  ont-ils révélé

De ce faite, cela est une contradiction avec le décret   n°2008-891/PRES/PM/MEF du 31 décembre 2008 portant rémunération du Premier ministre, des présidents d’institutions et des membres du gouvernement. Selon la  CS-MEF, le salaire brut d’un ministre est de 01 million 150 000 FCFA ; alors que cela « s’applique uniformément à toutes les hautes personnalités occupant les mêmes fonctions quels que soient leur provenance professionnelle et le niveau de rémunération antérieurement acquis… ».

Pour le syndicat, l’actuel premier ministre Paul Kaba Thiéba est le ministre le plus couteux dans l’histoire du Burkina Faso depuis son accession aux indépendances.

Selon le gouvernement, aucune perte n’a jusque-là été enregistrée. Quelle est alors la version du syndicat : « le gouvernement, qui a affirmé haut et fort que les mouvements de grève de la CS-MEF ne sont pas suivis, revient dix jours plus tard se contredire en affirmant que si la grève se poursuit, il ne pourra pas honorer les salaires dans l’avenir »« Mais peut-il mobiliser des dizaines de millions pour réprimer les travailleurs aux piquets de grève ? »

Toute fois le syndicat reste disponible pour tout dialogue.

 

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